ce ne sont plus que des épluchures de patates,
d'oignons ou des journaux jetés,
ou des chaussures pourries,
ou des chats crevés.
Il y a plus d'ordures et elles sont devenues belles,
colorées comme la fin d'un rêve matinal :
des papiers de chocolats argentés,
des emballages à devinette
des photos interdites d'artistes nus
de belles boîtes de boissons étrangères,
des ordures haut-de-gamme : une K7, la moitié
d'un magnétoscope, le squelette d'une bagnole.
Et voici des brosses à dents,
comme des Petits Poucets de contes décédés.
Des tas d'ordures : les couvertures déchiquetées des emptyemptyemptyemptyemptyemptoeuvres du dictateur,
ses photos souriantes et sales.
Nous passons à côté des ordures, parmi les ordures,
des ordures dans nos mémoires, dans nos conversations, emptyemptyemptyemptyemptyemptydans nos bureaux :
Les vraies ordures, n'est-ce pas, sont parfois moins laides,
sûrement moins nocives.
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